Dans sa dernière étude, l’Insee décrit Annecy comme «une ville attractive» avec de fortes inégalités

La commune nouvelle d’Annecy comptait 128 200 habitants en 2018, selon les dernières données de l’Insee.
La commune nouvelle d’Annecy comptait 128 200 habitants en 2018, selon les dernières données de l’Insee.

Une nouvelle étude de l’Insee, parue le 20 septembre 2022, passe Annecy au crible. Démographie, frontaliers, salaires, mobilités… la cité lacustre a été analysée selon les données de 2018 et apparaît toujours plus dynamique.

Une ville qui attire

Comme depuis plusieurs années, Annecy attire. En 2018, l’Insee a répertorié 128 200 habitants, soit une augmentation moyenne de la population de 1 % par an entre 2013 et 2018. C’est un peu moins que le département, qui est à +1,2 % par an. Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs. Il y a plus de naissances que de décès (+ 0,5 % par an entre 2013 et 2018), mais aussi plus d’arrivée que départs dans la commune (+0,5 %). L’Insee estime donc qu’à Annecy, « la croissance de la population est deux fois supérieure à celle des autres grandes villes de la région (Grenoble, Saint-Etienne, Chambéry…) (…) La croissance démographique accélère depuis 1999 à Annecy, alors qu’elle ralentit partout ailleurs. »

Les étudiants sont aussi nombreux, près 8 000 résident à Annecy, ce qui en fait la plus grande ville étudiante de Haute-Savoie. Mais c’est moins que d’autres grandes villes de la Région, qui accueillent en moyenne 14 % d’étudiants, contre 7 % à Annecy.

L’importance des frontaliers

Du côté des actifs, une grande majorité des habitants d’Annecy y travaillent : 37 000 actifs sur 58 000, soit 63 %. 34 000 personnes résidant ailleurs viennent aussi travailler à Annecy. Ils viennent souvent des communes limitrophes, mais aussi de la zone Genève-Annemasse.

Selon l’Insee, les frontaliers représentent d’ailleurs « 10 % des actifs résidant à Annecy, soit plus de 6 000 personnes ». Ce nombre a doublé depuis 2008 et continue d’augmenter d’année en année.

Un niveau de vie élevé… mais parfois inégal

« En 2018, la moitié des habitants d’Annecy ont un niveau de vie supérieur à 24 830 euros par an », ce qui est plus que le niveau de vie médian de la Région (22 480 euros), mais moins que celui de la Haute-Savoie (26 600 euros). Ce niveau de vie s’explique, entre autres, par le fait que les Annéciens sont « très diplômés »  : 50 % des actifs ont un diplôme d’études supérieures.

En conséquence, l’Insee estime que les Annéciens sont « moins concernés par la pauvreté que les habitants de la Région » puisque 9,8 % des Annéciens sont pauvres, contre 12,7 % en Auvergne-Rhône-Alpes. Le chômage est aussi plus faible à Annecy (10 % en 2018) que dans les autres grandes villes (17 % en moyenne).

Bien sûr, cela cache des inégalités. « Les 10 % des Annéciens les plus riches ont un niveau de vie au moins 3,9 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres » indique l’étude. Les zones du parc des sports, de Gevrier-Beauregard, Meythet-mairie ou Seynod-Champ Fleuri comptent le plus de ménages pauvres.