L’enquête sur la tuerie de Chevaline a toujours été entre les mains de juges d’instruction annéciens. Cela pourrait changer très bientôt. La procureure d’Annecy a en effet requis cet été le dessaisissement des juges locaux au profit du nouveau pôle judiciaire consacré aux crimes en série et non élucidés, que l’on appelle en anglais «cold cases».
« Un choix de raison »
Ce pôle «cold cases», créé en mars dernier, doit permettre aux dossiers instruits de « rester judiciairement vivants », avait annoncé le ministre de la justice, Éric Dupond-Moretti. D’après l’AFP, en mai dernier, il analysait déjà une centaine de dossiers, dont sept confiés à un juge d’instruction.
« C’est un choix de raison et pas de cœur », a réagi au mois d’août la procureure d’Annecy, Line Bonnet, dans un entretien au magazine Society. Le nouveau pôle disposerait notamment de davantage de moyens humains, considère le parquet.
La demande de la magistrate doit désormais être validée par le juge d’instruction d’Annecy et celui de Nanterre pour aboutir. La décision devrait vraisemblablement être annoncée cette rentrée. L’enquête serait toutefois toujours entre les mains de la section de recherches de Chambéry.