Jour de mariage avec… votre boîte aux lettres
Ce jeudi 1er septembre 2022, c’est jour de mariage… ou pas avec votre boîte aux lettres. Ou plutôt avec vos prospectus publicitaires. Désormais, c’est à vous de choisir. Fini le stop-pub (créé en 2004), il est remplacé par le « oui-pub ». Rien pour dire non aux prospectus distribués chaque jour ou chaque semaine dans le courrier, oui apposé sur la porte pour accepter qu’ils vous soient délivrés.
Une expérimentation dans 15 territoires, pendant 3 ans
Les communes et communautés de communes retenues sont les suivantes :
1. Ville de Sartrouville
2. Grenoble Alpes Métropole
3. SYTRAD – Syndicat de traitement des déchets Ardèche-Drome
4. SICTOBA – Syndicat Intercommunal de collecte et traitement des ordures ménagères de la Basse Ardèche
5. Communauté de communes Vallée de l’Ubaye Serre-Ponçon (CCVUSP)
6. UNIVALOM (Syndicat mixte pour la valorisation des déchets ménagers)
7. LEFF ARMOR Communauté
8. Agglomération d’Agen
9. SMICVAL Libournais Haute Gironde
10. Métropole du Grand Nancy
11. SYVADEC Corse (Syndicat de valorisation des déchets de la Corse)
12. Ville de Bordeaux
13. Troyes Champagne Métropole
14. Communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral
15. SMICTOM du Pays de Fougères
Les objectifs
Ces prospectus distribués (IPSA, imprimés publicitaires non adressés) représentent (en 2019) aux environ de 900 000 tonnes de papier. Soit pour chaque foyer : environ 30 kg par an.
Le dispositif expérimental, tout droit issu de la Convention citoyenne pour le climat et qui a été retenu dans la loi Climat et Résilience concerne aujourd’hui environ 2,5 millions d’habitants. Il pourrait à terme, si le bilan des trois années est positif, être mis en place sur tout le territoire français.
La volonté affichée est de diminuer la consommation de papier, la quantité de déchets et leur traitement. « Répondre à la sensibilité croissante des citoyens aux enjeux de réduction du gaspillage et permettre aux collectivités de réduire leurs charges liées à la collecte et au traitement des déchets », stipule le Service public.
Lors de cette période de test, les comportements des Français, des consommateurs concernés seront observés. Et un comité d’évaluation se réunira pour évaluer tous les impacts de la mesure. Conséquences sur la consommation, le papier, les déchets, sur l’emploi (ils sont aujourd’hui 20 000 employés à distribuer), efficacité du système…
Les points de vue
Du côté des Français les avis divergent. Certains sont depuis longtemps farouchement opposés à ces intrusions publicitaires, d’autres sont plutôt d’accord, arguant qu’il s’agit d’un moyen d’information utile.
L’opposition la plus dure provient principalement de la grande distribution qui soutient que la fréquentation dans les magasins est directement liée à cette distribution publicitaire. Pour elle, la mesure n’a pas été assez anticipée pour permettre de mettre en place d’autres supports d’information, dont notamment le digital. Elle craint aussi un impact direct sur l’emploi.
Et chez nos voisins européens
Dans de nombreux pays, c’est le Stop-pub qui domine. Aux Pays-Bas, sur les boîtes aux lettres, on trouve partout le « Nee-nee sticker », qui n’autorise ni la pub, ni les journaux locaux. Avec la variante « Nee-Ya », qui permet les journaux locaux et depuis la « YA-Ya », qui ressemble au oui-pub.