En pavillon ou appartement, l’eau, c’est de l’argent. C’est une ressource rare, précieuse, qu’il faut conserver. Lorsque la sécheresse sévit, comme en ce moment et malgré de faibles pluies épisodiques, les réductions d’eau entrent en vigueur. Lorsque c’est nécessaire, des arrêtés préfectoraux réglementent son usage, selon l’article L211-3 II-1° du code de l’environnement. Ainsi comment arroser fleurs et plantes durant cette période ? Au 3 de l’avenue Jean-Marie Meunier, chez le fleuriste Pech à l’enseigne Fleur et Senteur, Emmanuelle à quelques idées sur la question. Simples, mais souvent négligées, « utilisez l’eau de votre aquarium, de cuisson des légumes, des œufs durs et même des pâtes (si non salée, et refroidie, NDLR), au lieu de la jeter ! ». Voire l’eau de l’éventuel sèche-linge. Si la récupération en conteneur de l’eau de pluie est déjà plus connue, le truc du seau à l’arrivée du tuyau de la gouttière, l’est moins. Valable pour tous les types d’habitation, « on peut choisir d’arroser plutôt le matin ou plus tard dans la soirée. » Les plantes en profitent mieux. En pleine après-midi, l’eau s’évapore, peu efficace.
Le paillage, une méthode simple
Dans un jardin, le système d’arrosage économique de goutte-à-goutte et le vaporisateur seront aussi performants. « Un paillage installé permet de conserver l’humidité dans la terre, de même que les bouteilles plastiques remplies d’eau enterrées. » Les déchets végétaux (herbe sèche, brindilles, rameaux broyés, feuilles mortes, etc.) vont protéger vos végétaux du soleil et permettre au sol de ne pas dessécher. L’utilisation de la paille est aussi une technique très simple utilisée par les agriculteurs et paysans. Les systèmes de goutte à goutte ou de microgouttelettes font économiser 50 % de l’eau. Ensuite, il est opportun de s’adapter à la chaleur. Il existe des plants qui supportent mieux la lumière du soleil : « Cactus, plantes grasses et les aromatiques, comme le romarin ou la lavande. » Pour les fleurs, les annuelles et vivaces sont des espèces moins gourmandes en eau, les plantes méditerranéennes également. Côté légumes, ceux qui produisent des racines, comme certaines légumineuses, sont bien adaptés.
La façon dont on jardine permet aussi d’économiser de l’eau. « Un binage vaut deux arrosages ». Fort de ce vieux dicton, sachez que retourner la surface autour des plantes permet à l’eau de mieux s’infiltrer et donc de mieux irriguer les plantes. Question arbustes et arbres, s’ils sont vendus en conteneurs et se plantent en toute saison, passé le mois de mars, il faut les arroser copieusement pendant tout l’été afin d’abreuver les racines encore superficielles.
L’eau du puits est souvent de bonne qualité pour l’arrosage, à condition de la laisser se réchauffer avant usage pour éviter les chocs thermiques. Mais parfois, avec des forages profonds et selon la nature du sol, elle peut s’avérer trop calcaire ou trop chargée en fer ou en manganèse (qui lui donne une couleur rouille), parfois en soufre ou en sel. La présence de ces sels en excès peut mettre en péril la bonne santé des plantes et la qualité de la terre.
Enfin, lorsque vous avez un cours d’eau du domaine public (l’Arly en est un) près de votre domicile, sachez que vous n’avez pas le droit de vous servir. S’il est non domanial (appartenant au privé), les propriétaires riverains sont propriétaires des berges et du lit du cours d’eau jusqu’au milieu de sa largeur. Dans ce cas, vous pouvez prendre de l’eau pour arroser vos plantes.
