Annecy:Les prodiges de la musique réunis à l’Impérial

«   Je souhaite semer des graines, afin que vous développiez des perspectives professionnelles », introduit Benoit Sitzia, directeur général de l’ensemble Ars Nova et programmateur artistique de l’Imperial Annecy Festival Classic’all.

L’objet de la conférence qu’il donne ce mardi 16 août, dans une des salles du centre des congrès de l’Impérial d’Annecy est : «Compétences et valeurs ajoutées des métiers de la musique dans les sociétés actuelles. Une thématique que le compositeur étudie depuis environ deux ans.

Lier les compétences musicales et entrepreneuriales

S’inscrire dans un milieu bien plus vaste que simplement la pratique de la musique est l’un des objectifs recherchés par l’European Creative Academy.

En effet, depuis plusieurs années déjà, les artistes de la musique (interprètes, chefs, compositeurs…) doivent comprendre l’industrie dans laquelle ils travaillent et les compétences requises pour y apporter leur contribution. Benoit Sitzia complète son propos : « D’habitude, ce sont des choses qu’ils ne sont pas toujours amenés à conscientiser. Par exemple, en jouant une suite de Bach au violoncelle, ils n’ont pas conscience de toutes les compétences qu’ils développent. »

Lors de sa présentation, le directeur général de l’ensemble musical, insiste. «  Il faut saisir la réalité concrète de la valeur ajoutée de votre travail, car vous êtes un travailleur et vous vous inscrivez dans le laboratoire perpétuel de l’industrie musicale. »

Toute une série de connaissances qui seront complétées par des cours de musique, qui permettent aux artistes d’acquérir des compétences différentes de celles enseignées d’ordinaire, aussi bien sur des répertoires classiques que sur des compositions un peu plus créatives.

« L’idée, c’est de montrer que les deux vivent ensemble, souligne Benoit Sitzia. Le «nouveau» métier de musicien doit fonctionner avec la musique, ça ne peut pas juste être un métier d’entrepreneur parce que sinon, on passe à côté de la «pureté» de la musique ».

Parti de sa propre expérience, le compositeur a rapidement compris (en montant son propre festival) que, seules, ses compétences musicales ne seraient pas suffisantes. Il lui fallait aussi comprendre comment organiser un tel événement. « On avait un côté hors-sol, nos belles idées ne prenaient pas socialement ou politiquement. »

L’aspect pragmatique des choses a forcé Benoit Sitzia à étudier ses propres pratiques et il a su en tirer quelques enseignements concrets.

Il distille ses conseils à présent auprès de musiciens professionnels, avides de renforcer leurs différents savoir-faire.