Albertville : complètement ivre, il confie le volant à sa petite fille de dix ans

Le tribunal a assorti sa condamnation d’une obligation de soin.
Le tribunal a assorti sa condamnation d’une obligation de soin.

Ça aurait pu être une belle soirée, une jolie sortie en famille au restaurant. Sauf que le couple a bien arrosé son repas, trop : apéro, digestifs et deux pichets de 50 cl. Alors qu’il s’apprête à prendre la voiture pour se rendre au bowling, les employés lui proposent d’appeler un taxi. La compagne de Farouk a déjà commencé son entraînement et les envoie méchamment bouler.

Alors que la directrice de l’établissement suit leur départ sur la vidéosurveillance, elle se rend compte que le prévenu a confié le volant à sa fille de dix ans qui pilote la voiture sur ses genoux. Effarée, elle tente de les rattraper pour les raisonner puis appelle la police. Lorsque celle-ci réussit à interpeller le couple, c’est la femme, encore plus ivre que son mari, qui s’est emparée du volant. Elle comparaîtra au tribunal ultérieurement pour conduite en état d’ivresse. Farouk n’a plus de permis, 2 grammes dans le sang et une gestion de l’alcool compliquée. Au commissariat, il s’énerve et choisit un policier qu’il va pourrir pendant toute la nuit. Une pluie d’insultes, « petit con, je vais enculer ta mère avec ta tête de pédé », qu’il assortit de coups et tentatives de coups. La totale.

« Il a tenté de prendre à la gorge un des policiers »

Interrogé par le juge Sylvain Schwindenhammer, Farouk fait profil bas : « Je m’excuse, j’ai été inconscient, jamais je n’aurais dû faire ça  Quand je ne bois pas, je suis non violent, poli et courtois. » Sur sa consommation d’alcool, il admet  : « Ce n’est pas sur la fréquence que j’ai un problème, mais sur le dosage. Je ne sais pas m’arrêter. »

L’avocate des deux policiers, Margaux Mebiell, s’est émue du sort que Farouk a réservé aux policiers et de la banalisation au sein de la société de ce type de faits (voir ci-dessous). Elle regrette les insultes, mais insiste sur les violences, « même si elles ont été requalifiées en rébellion, le prévenu a tenté de prendre à la gorge un des agents, a mis un coup à un autre qui a bénéficié de 5 jours d’interruption temporaire de travail ».

Assis devant son avocate, Farouk acquiesce, mais reste stoïque. C’est la procureure Sophie Mauboussin qui le fait craquer. Après avoir souligné son attitude totalement inadaptée, elle assène  : «  On oublie que si les policiers interviennent préventivement ou de façon coercitive, c’est pour éviter d’aller sur la RN90 aider les pompiers à ramasser les corps en bouillie des victimes. » Après avoir rappelé que le prévenu accuse 6 mentions à son casier, elle complète  : « C’est un danger pour les personnes comme pour les biens, la seule peine adaptée pour protéger les citoyens est la prison ferme. Je requiers 12 mois dont quatre avec sursis et maintien en détention. »

« Les faits sont intolérables »

Pascale Masoero, avocate de Farouk, l’avoue, la tâche de défendre son client est malaisée : « Les faits sont intolérables et je souscris aux paroles de l’avocate de la partie civile et de la procureure.  » Elle met sur le compte de l’alcool l’attitude de Farouk et argumente  : « Il a une vie de famille, des perspectives professionnelles, une peine avec sursis est mieux adaptée pour qu’il mène à bien ses projets. »

L’homme a été condamné à une peine de 1 an de prison dont 4 mois avec sursis, confiscation du véhicule et suspension de 6 mois du permis de conduire. Il devra également indemniser ses victimes.