Depuis 1980, l’Association pour la sauvegarde du Léman (ASL) milite pour la préservation du Léman et de ses rivières. Bien connaître le lac, c’est la première étape pour le protéger selon Suzanne Mader, secrétaire générale de l’association. Adultes et enfants sont sensibilisés à travers des conférences, des vidéos ou encore des infographies. « Le premier comportement à éviter, c’est de venir au bord du lac avec des déchets, pour ne pas avoir de poubelles qui débordent, explique la responsable de l’association franco-suisse. L’idéal c’est d’avoir des objets réutilisables. La population est de plus en plus encline à le faire. »
Sur le terrain, l’ASL organise aussi son action phare, Net’Leman, sur les rives française et suisse. « Tous les deux ans, avec Net’Léman, on organise une grande action de nettoyage des berges et des fonds propres. On a aussi créé une application qui permet à tout le monde de faire un nettoyage et de récolter des données pour mieux comprendre les types de déchets présents autour du lac. »
Les bateaux, une pollution potentielle
L’association s’adresse aussi aux navigateurs pour préserver le Léman. Notamment face au risque d’érosion. « Nous donnons pas mal de conseils à l’usage des bateaux. Il faut l’utiliser de façon respectueuse près des berges. De même pour les paddles, il faut respecter les zones de tranquillité des oiseaux notamment, ne pas trop s’approcher. Il faut aussi respecter les consignes de vitesse. »
L’entretien du bateau fait aussi l’objet de consignes particuliers. « Il faut être vigilant. Il y a des produits nocifs qu’il ne faut pas utiliser. »
Si le Léman (tout comme le lac du Bourget) est déjà colonisé par la moule quagga, d’autres lacs de la région sont encore préservés. D’où l’importance d’éviter la propagation d’un plan d’eau à l’autre. « Il faut bien nettoyer son matériel », rappelle Suzanne Madler.
En plus de son travail avec les usagers du lac, ASL échange aussi avec les collectivités. L’association avait notamment milité pour l’interdiction des phosphates, à l’origine de l’eutrophisation du lac. « Des mesures ont été prises afin d’assainir les rejets. On était repassés pour vérifier et ça pourrait être fait à nouveau. »
Au début de la saison estivale, le département de la Haute-Savoie et son président Martial Saddier ont annoncé la mise en place d’un plan Lacs.
Concrètement, l’objectif est de préserver et d’améliorer la qualité des plans d’eau et des paysages, tout en préservant la biodiversité. Pour cela, le Département apportera une aide financière aux communes qui souhaiteraient, par exemple, améliorer l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, rénover les pontons, renouveler le matériel pour réduire la pollution, poursuivre la politique foncière au titre des Espaces naturels sensibles en achetant des parcelles, ou encore favoriser la réhabilitation des maisons du patrimoine et cabanes de pêcheurs...
Le plan Lacs s’étend de 2022 à 2025 et se traduira par un accompagnement technique et financier pour les communes et les intercommunalités porteuses de projets.
Ainsi, les communes concernées, c’est-à-dire celles au bord du lac, pourront déposer un dossier de financement de projets de restauration d’infrastructures, ou de préservation de l’environnement et ainsi prétendre, chacune, à une enveloppe d’un million d’euros.
Le conseil départemental de la Haute-Savoie étudiera au cas par cas les dossiers présentés.