Ugine : au centre équestre, une période estivale où compte beaucoup le confort de l’animal

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Ugine

C’est un été au galop malgré le coup de chaud. La canicule, mais aussi les leçons aux stagiaires, la gestion des équidés, leurs sorties ou rentrées sans cesse répétées. « Pour les chevaux, c’est important, mentalement, de partir d’ici (du parc de la Chaise, NDLR) et d’aller à l’extérieur », insiste Julien Cerruti, membre de l’équipe pédagogique du centre équestre uginois, à propos des terrains de pâturage communaux vers (à défaut d’être verts) les Mottets. Quid de l’alimentation par ces hautes températures ? « L’herbe, c’est l’enfer en ce moment, il n’y en a plus. Pour nous, ce sont des budgets colossaux. Plus le foin, le plus gros poste, et les granulés pour l’énergie. » Une énergie nécessaire pour les chevaux montés par huit jeunes cavaliers (un nombre volontairement limité) et les exercices de l’un des stages « galop » d’été. « Il faut préparer votre cheval, avec des soins avant, pendant et même après », leur explique le directeur avec cette fois la casquette d’enseignant-moniteur.

Consacrer du temps au contact des animaux

Une préparation physique et mentale des exercices. « Chaque centre équestre a des manières de faire différentes. Il y en a qui font du volume, nous, on a choisi de privilégier la qualité et la pédagogie (...) Faire de l’abattage, ça n’a plus de sens. » Une argumentation basée sur la relation du cavalier avec l’animal. « Choisir une activité comme l’équitation, c’est faire le choix de consacrer du temps au contact des animaux, comprendre ça fonctionne. Pas seulement faire une heure de cours par semaine, un non-sens. » La progression ne viendra que de là : « Pour progresser, il faut découvrir l’animal, le comprendre et accepter ce qu’il est, rendre sa vie confortable. »

Par cette forte chaleur, les 35 chevaux de la cavalerie sont rafraîchis par douche (et ça s’apprend au-delà d’un simple cours) trois fois par jour et remis à l’ombre. Un travail colossal en aval. « Le vrai problème qu’on a, c’est la rentabilité, pas la fréquentation. On a du monde (les gens viennent surtout de Doussard à Flumet, un peu d’Albertville, NDLR), on fait un travail correct, on est tous pédagogues pour faire progresser les cavaliers et dresser les chevaux. Mais comment on reste accessible aux gens alors que c’est une activité exigeante en termes de frais ? On a beau réguler, faire des arbitrages, on se retrouve à travailler sept jours sur sept, avec 60-70 heures par semaine, c’est difficile. »

Les Sabots d’Ugine en soutien au centre équestre

L’association Les Sabots d’Ugine, présidée par Anne Pradurat, a pour but de soutenir le centre équestre. Elle permet de promouvoir le cheval, les différentes disciplines équestres et de se rassembler autour de ces thèmes. Ce groupe, qui a sa page Facebook, est destiné à tous les cavaliers du centre. Les activités vont du baby poney à l’adulte. Si les cavaliers hommes sont encore sous-représentés, il n’est pas obligatoire de pratiquer l’équitation pour participer aux différentes animations prévues. À la fête du centre équestre fin juin, pas mal de parents ont participé. Plus d’informations au cours de l’Equifun du samedi 13 août, ou lors des balades à poney durant la fête des montagnes, dimanche 28 août.

L’équitation en pratique pour tous les publics

Marion Tran et Julien Cerutti sont à la tête d'un attelage où qualité et convivialité font bon ménage.

Le centre équestre accueille des publics à partir de 4 ans. La pratique est celle d’une équitation de loisir et de compétition. Dans tous les cas, le but est de développer la compréhension des équidés pour en assurer le bien-être (au quotidien et dans un projet sportif) avec une pédagogie adaptée aux objectifs (loisirs et / ou technique) ; de favoriser une ambiance conviviale et développer une relation de confiance (cavalier/cheval/enseignant/parents). Les différents publics sont les particuliers (cavaliers clubs et propriétaires) ; les groupes scolaires sous forme de projet pédagogique développé en partenariat avec les écoles et le soutien de la commune ; des publics handicapés ; des stagiaires de la formation professionnelle.

Le but : une équitation de qualité

On y trouve diverses propositions : des cours annuels sous forme d’abonnement (une ou plusieurs séances hebdomadaires) ; des stages techniques (dimanches et vacances scolaires) ; des stages à thème de tous niveaux, de la découverte à des thématiques ludiques ; des événements spéciaux (concours internes, Noël, fête du club…)

L’objectif est de proposer une école d’équitation de qualité et de permettre aux cavaliers de bénéficier des installations communales. Dans un contexte financier difficile, dominent la passion et la motivation afin de développer un lieu de vie, tant pour les bénéficiaires de cette délégation de service public (DSP de sept ans jusqu’en 2015), que pour les cavaliers et les équidés.

Contact : centre équestre d’Ugine, tél. 0623100121

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Sur le plan comportemental, le cheval n’est pas un animal banal

Comprendre le cheval pour une étroite relation avec l'animal.

L’actualité a mis en lumière des accidents avec des enfants en balade. Rares, heureusement. Poneys ou chevaux sont imprévisibles, leurs signaux parfois imperceptibles. Un éclairage professionnel s’impose. « Apprendre le comportement des chevaux, à mieux communiquer avec eux, c’est un investissement personnel », souligne Julien Cerutti. Une relation étroite doit être établie : « Il faut être en symbiose avec son animal, ne pas le malmener en tirant sur les rênes pour se faire plaisir, ce qui peut conduire à l’accident. L’important, c’est la capacité à aller ensemble vers quelque chose, ce qui n’est pas naturel pour le cheval qui n’est pas à priori demandeur. » Comme de sauter pour franchir un obstacle. « Si on laisse un cheval à l’état naturel, il va avoir tendance à passer à côté de l’obstacle. Et si vous faites un truc débile, les chevaux vont avoir peur. »

Un cycliste, un chien, un bruit de moteur, voire pire un drone au-dessus d’eux, peuvent les effrayer. « C’est en particulier le problème d’un parc public. Par nature, le cheval peut avoir des réactions vives et inattendues. » Ses réactions ne sont pas non plus comparables à celles de l’homme : « Il ne raisonne pas comme nous, il a sa propre façon de percevoir le monde et de l’interpréter. Il réagit dans l’instant, et avec une énorme sensibilité. » Une grosse capacité d’observation de la part du professionnel. Et des années de travail : « C’est ça éduquer un cheval, comprendre sa nature, c’est très compliqué. Il ne gémit pas et ne se plaint pas comme le fait un chien. » Donc, une recommandation en particulier pour le public : comme « il ne vomit pas non plus en cas de mauvaise nourriture », ne pas lui donner à manger dans le parc  !