Le niveau des cours d’eau de la Haute-Savoie est « extrêmement bas pour la saison », a alerté lundi le secrétaire général de la préfecture Thomas Fauconnier, évoquant une situation « sans précédent ».
Huit des neuf bassins versants du département sont en alerte sécheresse renforcée depuis le 19 juillet dernier. La faiblesse de la ressource en eau est due à « un historique de faibles précipitations au cours de l’automne, plus en amont dans l’année », précise-t-il. Le département est par ailleurs encore placé en vigilance orange canicule par Météo France lundi.
Un appel à la population
Des mesures de restriction de l’usage de l’eau ont déjà été prises dans le département concernant le lavage des véhicules, le remplissage des piscines privées ou encore l’arrosage des jardins. Les activités industrielles et commerciales, elles, sont tenues de réduire de moitié leur consommation.
Cela n’a pas empêché la situation de « s’aggraver » au cours de l’été. « J’appelle l’ensemble des usagers de l’eau, nous tous, professionnels comme particuliers, à réfléchir sur leur consommation et à trouver les moyens d’en avoir une consommation la plus raisonnée possible », a demandé Thomas Fauconnier, lors d’un point presse à Alby-sur-Chéran.
La commune d’environ 2 600 habitants, traversée par la rivière le Chéran, est aux premières loges pour constater la sécheresse actuelle. « Nous sommes fin juillet et nous vivons une situation que l’on a d’habitude vers le 15 août mais avec des étiages qui ne sont pas aussi sévères », observe son maire, Jean-Claude Martin.
« Les truites sont sur le dos »
L’impact est important pour les milieux naturels. « Plusieurs ruisseaux sont à sec et les truites sont sur le dos sur des linéaires relativement importants », témoigne Yohann Tranchant, président du Syndicat mixte interdépartemental d'aménagement du Chéran (Smiac).
Ce bassin versant devrait être prochainement placé en situation de crise, le niveau de gravité maximum en matière de sécheresse, a indiqué la préfecture. Des interdictions totales entreront alors en vigueur pour certains usages de l’eau.
L’Office français de la biodiversité (OFB) a réalisé plus de 45 journées de contrôle des gros consommateurs (collectivités, golfs, grandes entreprises, exploitations agricoles…), qui se sont soldées par plusieurs dizaines de rappels de la réglementation et sept procédures judiciaires.