Parvenir à rallier le sommet du Scex rouge à 2 971 mètres d’altitude, depuis le View Point, le pic voisin d’une centaine de mètres. Pour réaliser une telle prouesse, on s’imagine déjà crampons aux pieds, piolet en main. Il n’en est rien, inutile de jouer les apprentis alpinistes. Pragmatiques, les Suisses ont eu l’ingénieuse idée de faire au plus court.
En octobre 2014, s’est achevée la construction du Peak Walk. Selon la société Glacier 3 000 qui exploite les remontées mécaniques sur le massif des Diablerets, il s’agit aujourd’hui encore de l’unique pont au monde à relier deux sommets. Un moyen de diversifier les activités et attirer les moins friands de sport de glisse. Une réussite car en quelques années le Peak Walk est devenu un des lieux emblématiques du tourisme en Suisse romande.
Un point de vue sur les géants des Alpes
Il faut dire que l’attraction vaut le détour. Perchés à près de 3 000 mètres d’altitude, les téméraires qui s’aventurent sur la plateforme de moins d’un mètre de large peuvent profiter d’une vue imprenable sur les hauts sommets des Alpes. Par temps dégagé, Cervin, mont Blanc, Eiger, Mönch, Jungfrau, ce sont tous les géants de plus de 4 000 mètres qui se dévoilent.
Un panorama si saisissant que même le célèbre aventurier Mike Horn, qui en a pourtant vu d’autres, n’est pas resté indifférent lors de l’inauguration du Peak Walk. « La vue que l’on a de là-haut est incroyable », a-t-il lancé après avoir été le premier à effectuer la traversée de 107 mètres, au-dessus du vide.
Construction hors normes
Accessible depuis l’arrivée de la télécabine du col du Pillon, la passerelle est ouverte toute l’année, à condition d’une météo favorable. Les éléments peuvent rapidement se déchaîner à une telle altitude. Des conditions qu’il a fallu affronter lors de la construction. À l’été 2014, les ouvriers ont dû faire face au froid, à la neige et à la rareté de l’oxygène. Ce chantier hors normes à 1,8 million de francs tout de même, a finalement permis la mise en place d’une structure résistante face à des vents de 200 km/h. Elle reste toutefois fermée au public quand les rafales atteignent 70 km/h. Alors, toujours partants pour rejoindre les sommets ?
Ces dix dernières années, nos voisins valaisans semblent s'être pris d'une passion pour les passerelles suspendues au-dessus du vide. Le canton montagneux en compte de nombreuses, toutes plus sensationnelles les unes que les autres. Parmi les plus iconiques, la passerelle de Corbassière permettant d'observer le glacier éponyme ; le pont suspendu 120 mètres au-dessus du torrent Tzina de Vi ; ou encore la passerelle suspendue Charles Kuonen à Zermatt, un temps considérée comme la plus longue d'Europe avec ses 494 mètres, avant d'être détrônée par le 516 Arouca au Portugal.