Bientôt la fin des goûts aromatisés pour les cigarettes électroniques ? C’est en tout cas la proposition de la Commission européenne. Dans le cadre de son plan de lutte contre le cancer, elle propose d’interdire la vente de produits aromatisés de vapotage dans les 27 pays de l’Union européenne (UE).
L’idée principale est d’enrayer le vapotage, qui est une pratique qui se développe notamment chez les jeunes, et ainsi lutter contre le tabagisme. L’objectif fixé par l’Europe est de créer une « génération sans tabac », où moins de 5 % de la population consommera du tabac d’ici 2040.
La proposition doit désormais être examniée par le Conseil de l’UE et le Parlement européen.
Rendre le tabagisme aussi peu attrayant que possible
« Neuf cancers du poumon sur dix étant causés par le tabac, nous voulons rendre le tabagisme aussi peu attrayant que possible pour protéger la santé de nos citoyens et sauver des vies », a indiqué la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, dans un communiqué.
Elle ajoute que « pour y parvenir, il est essentiel de prendre des mesures plus énergiques pour réduire la consommation de tabac, (…) et de suivre le rythme des évolutions pour faire face au flux incessant de nouveaux produits qui arrivent sur le marché, ce qui est particulièrement important pour protéger les jeunes ».
Depuis 2014, les « produits du tabac » – e-cigarette compris – font l’objet d’une directive européenne. Celle-ci établit plusieurs règles concernant la fabrication, la présentation et la vente du tabac dans ses produits dérivés. Mais, compte tenu de l’évolution des usages, la Commission peut être autorisée à modifier cette directive.
La Commission européenne note que la vente de « produits du tabac chauffés » connaît une augmentation significative d’au moins 10 % dans cinq pays, ou plus, de l’Union européenne.
En France, la Commission estime que la vente de ce type de produits a explosé de 406 % entre 2018 et 2020.
En Europe, 10 % des cas de cancer sont liés à la pollution
Pollution de l’air, rayons ultraviolets, fumée de tabac, substances chimiques : tous ces polluants, respirés au quotidien, ont de graves risques pour notre santé. L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) alerte et publie un rapport à ce sujet ce mardi 28 juin. Selon elle, la pollution provoque plus de 10 % des cas de cancer en Europe.
Le rapport souligne que près de 3 millions de personnes sont diagnostiquées d’un cancer chaque année dans l’Union européenne, et que 1,3 million en décède. Au total, plus de 250 000 décès seraient liés à un cancer d’origine environnementale.
« Le rapport de l’AEE souligne que trop de cas de cancer ont une cause environnementale sous-jacente », souligne le commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, Virginijus Sinkevičius.
Des risques évitables
L’Agence européenne pour l’environnement se veut rassurante : les risques de cancer pourraient être évités grâce à « la mise en œuvre rigoureuse » de politiques européennes. « Tous les risques cancérigènes environnementaux et professionnels peuvent être réduits », a déclaré Gerardo Sanchez, un expert de l’AEE lors d’un point presse.
Selon les données de l’agence, la pollution de l’air – tant à l’intérieur qu’à l’extérieur – est responsable de 1 % des cas de cancer et provoque environ 2 % des décès – jusqu’à 9 % pour le cancer du poumon.
Le soleil et ses rayonnements ultraviolets sont quant à eux à l’origine de près de 4 % des cas, en particulier du mélanome, une forme grave de cancer de la peau qui a augmenté ces dernières décennies en Europe.
Enfin, un autre chiffre inquiétant. L’agence estime que le tabagisme passif peut conduite à une augmentation de 16 % du risque de cancer chez les personnes n’ayant jamais fumé. L’AEE souligne que plus de 30 % des Européens sont exposés à la fumée de tabac ambiante dans leur vie quotidienne.