Thonon : «À quoi on sert ?» se demande l’opposition municipale en découvrant certains projets

Franck Dalibard s’est interrogé sur son utilité de conseiller opposition face au manque de consultation de la part de la majorité.
Franck Dalibard s’est interrogé sur son utilité de conseiller opposition face au manque de consultation de la part de la majorité.

Le projet de parc de loisirs à la Grangette a été présenté au conseil municipal lundi 20 juin, au détour de délibérations sur l’état des finances de la commune. Un contexte inapproprié pour certains. Les différents groupes d’opposition n’ont pas manqué de réagir. Ces conseillers ont, de nouveau, fait part de leur mécontentement de ne pas être informés de certains projets, ou plutôt au dernier moment, lorsqu’il faut les voter.

« Je ne suis jamais allé dans ton bureau »

Jean-Baptiste Baud, du groupe Nouvelle ère a ouvert le débat, après la présentation de l’adjoint aux sports Philippe Lahotte. « Nous sommes contents de découvrir ce projet qui n’a pas été présenté en commission mais qui est allé directement en appel d’offres », a-t-il noté avec une pointe de sarcasme. « Si vous vous souvenez, vous étiez venus dans mon bureau, je vous avais présenté un projet global des équipements sportifs », lui rappelle Philippe Lahotte, adjoint aux sports. Une réponse maladroite qui a suscité quelques rires. « Personnellement, je ne suis jamais allé dans ton bureau, mais je ne m’en souviens peut-être plus », a clos Jean-Baptiste Baud.

Le projet de « piste scolaire » avait été annoncé lors du vote du budget de la commune, indique alors le maire Christophe Arminjon, provoquant des remous dans la salle. Ceux-ci révélant l’étonnement de l’opposition à voir un tel écart entre la simple annonce initiale d’une piste d’athlétisme destinée aux scolaires et le projet très élaboré à 1,8 million d’euros de parc de loisir qui vient d’être présenté. « On s’est permis d’améliorer le projet, désolé », lance Christophe Arminjon comme une provocation, applaudie ironiquement par Sophie Parra d’Andert, de Nouvelle ère. « Bravo. Encore un exemple de méthode », lance-t-elle.

« Les gens ne votent plus, je les comprends »

Franck Dalibard, pour J’aime Thonon, a alors renchéri sur ce problème de méthode qu’il constate également. « Evidemment, le projet a l’air très bien, commence-t-il. Mais il révèle à quoi on sert : à rien. On nous présente des projets, sans les aboutissants. On ne peut pas débattre, pas discuter. C’est dommageable. J’en reviens aux élections de ces derniers jours : on s’est rendu compte que les gens ne votaient plus. Finalement je les comprends car nous, nous sommes investis, mais on ne sert à rien. On commence à douter de l’utilité de venir le soir après une grosse journée de travail. »

Des constats partagés par Astrid Baud-Roche, du groupe Passion Thonon. « Il est vrai qu’une présentation de ce projet aurait pu être faite en commission. Surtout quand vous répondez à notre collège : ‘‘Je te l’ai présenté dans mon bureau’’. Si les choses se font dans votre bureau, on va devoir être nombreux à y défiler. Il y a un problème de méthode. Il s’agit quand même d’un investissement de 1,8 million d’euros ».