Revoilà Antoine Vielliard. Après avoir démissionné de son poste de conseiller municipal de l’opposition à Saint-Julien-en-Genevois et ainsi quitté l’arène politique locale en fin d’année dernière, l’ancien maire de la commune frontalière se lance dans la course aux législatives.
« Cela me permettait de clarifier les choses et de mieux me concentrer sur l’échelon national », précise le quinquagénaire.
Sa troisième tentative aux législatives
Antoine Vielliard n’en est pas à sa première tentative de briguer un siège de député à l’Assemblée nationale. En 2007 et en 2012, il avait respectivement obtenu 12,53 % et 8,81 % au premier tour, sous les couleurs de l’UDF (Union pour la démocratie française) et du Centre pour la France. Depuis ses 18 ans, l’homme a toujours été encarté au centre (UDF puis MoDem). Sa fidélité a sans doute pesé dans la balance au moment de désigner le représentant de la majorité présidentielle dans la quatrième circonscription haut-savoyarde, même si c’est surtout à une subtile répartition des candidats au sein de la coalition Ensemble (réunissant LREM, le MoDem et Horizons) qu’il doit d’avoir été préféré à l’Annemassien Amine Mehdi – « un excellent profil », salue-t-il sportivement.
Se qualifiant d’« Européen, libéral et social », Antoine Vielliard entend « donner une majorité claire à la majorité présidentielle. Si tel n’était pas le cas, aucune décision importante ne pourrait être prise durant cinq ans, ce qui serait catastrophique, d’autant plus pour notre territoire si atypique. »
Autoroute, télétravail, logement, fonds frontaliers…
Le Genevois et ses problématiques bien spécifiques, l’ancien conseiller départemental (2011-2015) les connaît sur le bout des dossiers. Il s’inquiète notamment particulièrement de la possible fin de la gratuité du tronçon autoroutier entre Saint-Julien et Annemasse : « C’est un projet d’enclavement du Genevois. ATMB teste actuellement la technologie du libre flux peu avant le péage de Nangy, en vue de la transposer ensuite entre Saint-Julien et Annemasse. En France, tous les contournements d’agglomération sont gratuits. La mise en payant congestionnerait les axes secondaires et réduirait l’activité de nos entreprises. »
Alors que le couperet du 30 juin approche à grands pas, Antoine Vielliard plaide également pour une poursuite du télétravail des frontaliers : « Pour des questions environnementales et d’équité, il est nécessaire de le pratiquer autant que possible. » Pour contrer la folle croissance du coût du logement, le candidat de la majorité propose de développer des outils comme « le bail réel solidaire » et « le viager communal solidaire », tout en accélérant sur le « rééquilibrage de la production de logements au sein du Grand Genève. Si les logements sont si chers ici, c’est parce qu’ils sont rares à Genève. » S’il est élu député, Antoine Vielliard compte bien par ailleurs assurer une meilleure répartition des fonds frontaliers, en relançant une « concertation des élus locaux sur les projets prioritaires. »
Avant de se consacrer entièrement à la politique en 2011, année où il fut élu conseiller départemental (on disait général à l’époque), Antoine Vielliard a travaillé quinze ans dans le privé. Il a pêle-mêle été conseiller financier au Crédit agricole, responsable France des marques Mr. Propre et Ariel chez Procter & Gamble ou encore directeur marketing acquisitions pour BNP Paribas. Ces divers postes l’ont conduit à œuvrer à Singapour, Paris, Bruxelles et Genève.
Antoine Vielliard n’en reste pas moins un enfant du pays, lui qui a usé les bancs du collège du Juvénat (Ville-la-Grand) et du lycée des Glières (Annemasse).