Aix-les-Bains: les thermes manquent d’effectifs, dont les saisonniers qui «représentent une majorité du personnel»

Fanny Rousnak, agent soins thermaux et adjointe en unité de soins aux thermes de Chevalley ValVital à Aix-les-Bains.
Fanny Rousnak, agent soins thermaux et adjointe en unité de soins aux thermes de Chevalley ValVital à Aix-les-Bains.

Fanny Rousnak est agent de soins thermaux et adjointe en unité de soins à la station thermale de Chevalley. Elle y travaille depuis 2005.

Pendant ces 16 années, votre métier s’est diversifié. Quels changements majeurs avez-vous constaté ?

« Dans le personnel, il y a des assistants de soins thermaux, les agents de soins, - ce qu’on appelait les hydrothérapeutes -, et les physiothérapeutes. Ce sont les « anciens ». Ils ont fait l’école technique thermale qui a fermé dans les années 80, et qui avait un statut similaire à celui de kiné.

Aujourd’hui ce statut n’existe plus. Il nous reste 8 physiothérapeutes, les autres sont partis à la retraite. Ils sont désormais remplacés par des kinés qui font les courants piscine ou les massages à sec, mais ces massages sont voués à disparaître justement parce qu’on est en pénurie de physiothérapeutes.

Quelles conséquences a eu la crise sanitaire sur le personnel ?

Les saisonniers représentent une majorité du personnel. Avec le Covid, beaucoup d’entre eux sont partis chercher du travail ailleurs. Depuis 2014, la direction a mis en place de nouveaux contrats, les CD2I [NDLR, le contrat de travail intermittent]. Et depuis 3 ou 4 ans, ils essayent d’en créer chaque année pour fidéliser le personnel. Ce contrat a les mêmes avantages qu’un CDI, mais comme on a une période de fermeture dans l’année obligatoire, mi-décembre jusqu’à mi-janvier, les salaires sont lissés sur les 12 mois.

Comment se porte la situation au niveau des curistes et les tendances ?

Par la force des choses, avec le Covid, on n’a pas pu accueillir tout le monde. On a eu forcément moins de clients par rapport aux années précédentes.

Cette année est une année particulière parce qu’on est en période électorale, on a toujours une petite baisse à ce moment-là. Et là justement, après les élections présidentielles, ça commence à repartir à la hausse. Les clients qui n’ont pas pu venir pendant la crise sanitaire sont ravis de pouvoir venir et de reprendre leurs habitudes. Ils ressentent les besoins quand on a arrêté une cure pendant un ou deux ans.

On a toujours plus ou moins le même type de personnes qui font des cures longue durée. Mais j’ai remarqué cette année qu’on a aussi beaucoup de primo-curistes, des personnes qui viennent faire leur première cure. Et je pense qu’avec le Covid, les gens ont envie de bien-être et de prendre soin de soi. Au fil des années, on a un peu plus de personnes jeunes également. Habituellement, la moyenne d’âge est autour de 60 et 70 ans ».