Annecy : les employés de la clinique en grève, ils réclament plus de moyens

L’ambiance était à la fois festive et revendicatrice devant la clinique générale d’Annecy ce mardi matin. « Blouses blanches, colère noire », « soigne et tais-toi ! », « épuisés, fatigués, patients en danger », « personnel en colère, paye de misère »... Voici quelques-uns des slogans qui ont été scandés et brandis sur les pancartes par les manifestants. Des dizaines d’employés de l’établissement se sont mobilisés vers 10 h pour faire entendre leur colère, aussi bien soignants, brancardiers et employés administratifs.

Les revendications

Ils réclament à la direction la revalorisation de leurs salaires, « qu’ils considèrent insuffisante par rapport à l’investissement qu’ils ont eu dans leur travail ces dernières années », explique Dominique Hermant, infirmière au centre douleurs à la clinique générale d’Annecy, représentante du personnel et déléguée syndicale de la CFDT. « La pénurie de personnel et le manque de moyens matériels et financiers font qu’il y a un épuisement général au sein de la clinique », intervient Claudine, infirmière, qui manifeste ce mardi matin.

Celle-ci pointe plus généralement « le manque d’évolution des conditions salariales dans le privé ». Selon la représentante du personnel, la valorisation de leur travail permettrait à l’établissement de « redevenir attractif », par rapport aux autres établissements de la région. « On est en vraiment en manque d’effectifs, et notamment d’infirmiers, ce qui a entraîné la fermeture de plusieurs secteurs », alerte-t-elle.

Le personnel de la clinique mobilisé revendique également une amélioration dans l’organisation du travail. « L’augmentation de la chirurgie ambulatoire a complètement modifié les pratiques de soins avec des séjours beaucoup plus courts et des flux de patients plus importants. Ça impacte autant le bloc opératoire que les services de soins », commente Dominique Hermant.

Parmi les autres revendications : la reconnaissance de l’ancienneté. « La majorité des salariés de la clinique ont entre 5 et 10 ans d’ancienneté, ce qui est peu », souligne-t-elle. Mais aussi un accès à la formation professionnelle, « tout en étant bien conscient actuellement que, tant que les effectifs ne seront pas au nombre correct, on ne pourra pas faire de formations », alarme la déléguée syndicale.

Des négociations en cours

Les organisations syndicales ont entamé depuis une semaine des discussions avec la direction, mais qui n’ont pas abouti pour l’heure. « La direction a proposé une prime, mais qui est catégorielle, c’est-à-dire qu’elle ne concerne pas l’ensemble des salariés, ce qui est notre principale revendication aujourd’hui », pointe Dominique Hermant. Cette prime concernerait uniquement les infirmiers et les aides-soignants.

Ils attendent une nouvelle réunion de négociation avec la direction. Cette grève pourrait être reconduite.