La Confordière a fêté son anniversaire au Brésil, le 30 avril, un jour avant la cérémonie d’ouverture des Deaflympics. A tout juste 17 ans, le prodige du CNBV (Cercle des nageurs de Bellegarde-sur-Valserine), déjà multiple championne de France handisport, qui concourt chez les juniors, cette saison, a été sélectionnée pour cette compétition prestigieuse. Elle s’était qualifiée, en réalisant 3 temps minima, aux championnats de France handisport, petit bassin de 25 mètres, à Berre l’Etang (Bouches-du-Rhône), en décembre dernier, sur 800 mètres NL (nage libre), 400 m NL et 100 m dos.
Avec Zélia Masse, elles sont deux nageuses à représenter les couleurs de la France lors de cet événement mondial, le deuxième après les Jeux olympiques, en termes de participants.
Entraînement intensif
Spécialisée dans le demi-fond, avec des distances de prédilection comme le 800, le 400 m NL, le 100 m dos, Manon s’entraîne spécifiquement, depuis des mois, au Racing Club Bron Décines (RCBD) Natation, sous la houlette de son coach Mickaël Daguet, avec une préparation physique poussée. De janvier à avril, elle a dû «monter en charge», enchaînant les compétitions, les stages, pour être affûtée lors des Deaflympics. Une période éprouvante, au cours de laquelle elle a été poussée dans ses retranchements. Ce qui doit lui permettre d’aborder sa première compétition internationale au top de sa forme.
Alignée sur 6 nages
Sportive de haut niveau, Manon est inscrite sur la liste ministérielle française «collectif performance». Elle fait actuellement partie des 12 meilleurs nageurs français (filles et garçons) au sein de la fédération handisport. Aux Deaflympics, elle s’aligne sur 6 nages, chez les femmes : 1 500 m NL (nage libre), 800 m NL, 400 m NL, 100 m dos, 50 m NL, 50 m dos. La compétition a débuté le 2 mai, avec le 100 m dos, et se poursuit jusqu’au 9 mai. Scolarisée en 1ère «métiers du commerce et de la vente», au lycée Marie-Curie, à Villeurbanne, la jeune championne cumule 16 heures de natation et 3 h de préparation physique, chaque semaine. Pour ces Deaflympics, sa première compétition internationale, Manon compte « se faire plaisir, représenter la France, mon département, faire le meilleur classement possible ». Elle devra, pour ce faire, s’adapter rapidement au décalage horaire et à un dispositif de départ qu’elle ne connaît pas. « En France, on a un aidant qui nous accompagne et une lumière pour le flash final. Au Brésil, ce sera trois lumières, avec trois codes : bleu, vert et rouge. C’est un système qu’on ne connaît pas en Europe. »
– Les 24èmes Deaflympics d’été se déroulent du 1er au 15 mai 2022, à Caxias do Sul (Brésil). Ils ont été reportés d’un an en raison de la crise sanitaire.
– Placés sous l’égide de l’ICSD (Comité international des sports pour les sourds), les Deaflympics sont organisés tous les deux ans, en alternance été/hiver, comme le sont les Jeux paralympiques.
– 6 000 athlètes, issus de 70 pays, sont attendus au Brésil, pour s’affronter dans une vingtaine de disciplines.
– Sur les 20 disciplines inscrites au programme des Deaflympics, la France est engagée dans 10 d’entre-elles (athlétisme, badminton, cyclisme, football, golf, judo, natation, tennis de table, tennis, volley-ball).
– A Samsun (Turquie), en 2017, les Bleus avaient remporté 9 médailles (1 or, 2 argent, 6 bronze) et s’étaient classés 24èmes au tableau des nations.