Jérôme Buisson est conseiller régional Rassemblement National et responsable du parti dans l’Ain.
Quel est votre sentiment à l’issue de ce second tour ?
C’est une défaite certes, mais cela permet de constater plusieurs choses. D’une part, ce nouveau clivage qu’ont dessiné ces résultats. Nous ne sommes plus du tout dans un combat droite-gauche comme on avait auparavant, mais dans un clivage plutôt mondialiste et localiste. Ensuite, malgré la défaite, la séquence électorale continue, on progresse quand même, on passe d’une majorité dans deux départements en 2017 à 18 en 2022. On espère que cela pourra se concrétiser lors des législatives qui vont suivre, parce que finalement il s’agit de la troisième manche. Les Français auront une deuxième occasion d’imposer des députés autres à l’Assemblée Nationale.
Nous avons aussi un résultat historique en termes de points et d’électeurs, c’est positif. Il nous manquait quasiment 20 points la dernière fois pour gagner cette élection présidentielle, là, il nous en manque 7 ou 8. On essaye de se concentrer sur ces points positifs. Mais, il y a une certaine tristesse pour la France… Evidemment, nous n’avons pas voté pour le projet Macron qui va s’appliquer pendant 5 ans à nouveau, avec des inquiétudes justifiées…
Quelles seront les consignes pour les législatives ?
J’entends le message de « Reconquête » qui appelle les leaders de l’opposition à se rassembler, mais où ? Autour des leaders de « Reconquête » ? Mais les Français ont tranché par rapport à cette union au premier tour, les Français veulent une union autour de Marine Le Pen. Nous allons laisser passer quelques jours, les états-majors vont sûrement se parler, mais la photo finale, c’est tout de même Marine Le Pen a plus de 41 %. Il y a deux partis forts en France avec RN et LREM et il est possible que les législatives tournent autour de ces deux partis. Notre consigne c’est donc de se préparer aux législatives pour offrir aux Aindinois une chance de battre Emmanuel Macron. Il faudra faire avec nous.
