Guillaume Quartenoud, le violoncelle, est désigné chef du quatuor. Le concerto de Mozart est réinterprété. « C’est mieux, mais ce n’est pas encore ça. Pourquoi ? » Il aurait trop pris le lead. « S’il y a un leader et trois suiveurs, cela ne peut pas marcher », font-ils remarquer aux chefs d’entreprise. Sauront-ils l’entendre ? Le quatuor parle de son expérience personnelle. « Nous avons rencontré le quatuor Amadeus (l’un de leurs maîtres) qui nous a montré qu’être ensemble ce n’est pas avoir un chef et trois suiveurs. Dans une équipe il faut connaître et comprendre l’apport de chacun », poursuit Hélène Dupont.
« Nous allons devoir apprendre la flexibilité. C’est un sacré boulot ! »
Dans un orchestre, le vrai chef c’est la partition, le conducteur. « Mais pour la mettre en valeur la mieux possible, nous allons devoir apprendre la flexibilité. C’est un sacré boulot ! » Ils se mettent au service de la partition. Mais cela ne suffit pas. Les musiciens démontrent qu’ils ont d’autres notions à mettre en place. La première est l’interprétation. « On a besoin d’y consacrer beaucoup de temps et d’énergie. » Sans ambages, ils poursuivent : « Quand on ne sait pas, on essaie ; ça permet d’éviter la réunionnite aiguë. » Mais pour faire ressortir « le relief » d’une partition, il faut d’autres choses. Ainsi, dans un concert, chaque musicien prend des micro-décisions. « Cela donne de la vitalité à toute l’équipe. » Le secret d’une bonne équipe serait donc de « trouver le point d’équilibre entre unité et diversité. » « C’est comme en cuisine, poursuit Hélène, ce n’est pas parce qu’on a les meilleurs ingrédients qu’on a les meilleurs plats. » L’écoute, les regards, le son… D’autres notions très importantes qu’ils ont pu découvrir avec le quatuor Annesci.