Quelles solutions pour former et recruter ?

En Suisse, la question de l’apprentissage ne se pose pas. Elle fait partie de la culture industrielle. Chaque apprenti sait qu’il peut suivre un chemin qui, partant de la maîtrise du geste technique, peut l’emmener jusqu’à la direction d’une entreprise.
En Suisse, la question de l’apprentissage ne se pose pas. Elle fait partie de la culture industrielle. Chaque apprenti sait qu’il peut suivre un chemin qui, partant de la maîtrise du geste technique, peut l’emmener jusqu’à la direction d’une entreprise.

Les métiers de la production industrielle sont en mutation. L’industrie 4.0 et la connexion numérique des moyens de production impliquent une nouvelle approche de la part des professionnels, ainsi que des connaissances allant au-delà de la pure maîtrise des technologies de fabrication.

Cette évolution touche tous les métiers, depuis l’opérateur CNC jusqu’à l’ingénieur méthodes, depuis le bureau d’étude jusqu’à la maintenance. La globalisation des tâches bouleverse toutes les fonctions de l’entreprise, en tenant compte du niveau d’automatisation et de numérisation de chaque entreprise. Alors comment former et recruter ?

L’apprentissage au cœur de l’évolution

L’apprentissage et la formation en alternance, constituent les meilleures voies pour que les étudiants puissent, à la fois, acquérir la théorie d’un métier, la pratique du terrain en évolution et l’envie de s’y investir à fond. Lorsque la motivation de l’alternant est bien établie, son apprentissage d’un métier en évolution lui permet d’envisager une carrière en évolution positive, elle aussi. Ce type de formation implique un effort des entreprises, mais si elles parviennent à intéresser les alternants les plus motivés, elles sont les premières bénéficiaires de cet effort.

En Allemagne ou en Suisse, de manière constante et depuis très longtemps, les entreprises ne se posent pas la question de l’effort à accomplir, ni du maintien des apprentis dans leur société après la formation : entre 5 et 10 % de leur effectif est composé d’apprentis. Souvent, les professionnels en fin de carrière, donc les plus expérimentés, les accompagnent pour développer un projet. Portée par une culture industrielle dynamique, cette formation ruisselle dans toutes les entreprises, des plus grandes aux plus petites, pour des opérateurs aussi bien que pour des ingénieurs. Ainsi, les professionnels formés par l’apprentissage deviennent les ambassadeurs des meilleures pratiques industrielles en production, fiabilité, sécurité, qualité et amélioration permanente des procédés.

La place des femmes dans l’industrie

Dans les ateliers de fabrication mécanique de précision et de décolletage, la féminisation du personnel n’est, et encore pas toujours, qu’à l’état de projet. Pourtant, les femmes apportent souvent des qualités complémentaires au personnel masculin, pour accompagner l’évolution des ateliers vers plus de propreté, d’ordre et d’organisation, caractéristiques nécessaires aux usines 4.0.

En recevant des jeunes femmes alternantes dans leur entreprise, les industriels leur ouvrent un monde toujours passionnant. Ici, un groupe de jeunes apprenties GEA de l’IUT d’Annecy accueilli avant la pandémie chez le décolleteur Pernat Industries par Noël Mignaton, directeur du site de Marnaz.

La force physique n’est plus un critère d’embauche, désormais remplacée par une intelligence spatiale et évolutive permettant la compréhension d’organisations complexes. La motivation et l’implication des femmes dans les responsabilités qui leur sont confiées sont également un argument revenant souvent dans les discussions. Elles sont généralement aussi très attentives aux conditions de travail, à l’hygiène et à la sécurité de leur environnement. C’est encore un point positif pour les entreprises à la recherche d’amélioration permanente.

Avec l’apprentissage et l’alternance, la recherche de collaboratrices motivées permet aussi de mieux construire le futur des entreprises.