C’est un combat que la municipalité menait depuis de nombreuses années en faveur de l’habitat permanent. Le classement de Chamonix au zonage ABC dit «Loi Pinel» ne reflétait pas la réalité de la tension immobilière chamoniarde. Avec un prix au m² qui atteint 10 000 euros, une évolution de l’immobilier touristique et des résidences secondaires hors de contrôle, la situation devenait compliquée.
Ce zonage détermine les plafonds de ressource pour accéder au logement social, au prêt à taux zéro ou d’accession sociale, et pour les bailleurs, le droit à réduction d’impôt et les plafonds des loyers.
Plus d’actifs éligibles pour du logement social
Avec déjà 20 % d’offre de logement locatif social, la commune mobilise du foncier public dans son Plan local d’urbanisme (PLU). Eric Fournier, maire de Chamonix, a fait ce constat auprès des ministres du logement successifs afin de permettre la révision du classement de sa commune en vue de développer l’offre d’accession sociale à la propriété. « Face aux enjeux tant démographiques qu’écologiques, il est vital pour la vallée d’y fixer une population d’actifs résidents afin de lutter contre l’allongement des déplacements pendulaires et de développer le parcours locatif. Or une trop grande partie des actifs avec revenu intermédiaire était au-dessus des plafonds d’éligibilité pour du logement social, tout en étant exclus du marché libre. Le classement en zone A permettra de tripler l’assiette des publics éligibles sur la vallée », assure l’édile.
Une étape importante
C’est aujourd’hui chose faite puisque la ministre du logement, Emmanuelle Wargon, est venue, le 7 février , annoncer la révision de cinq communes haut-savoyardes en zone A dont Chamonix, et d’une trentaine en B1 à l’instar des Houches ou Vallorcine. Eric Fournier a salué cette écoute du gouvernement et des services de l’Etat dans le département : « C’est une étape importante même si elle ne résoudra pas tout. Il convient d’avancer plus que jamais sur l’expérimentation des dispositifs fiscaux et réglementaires, afin de permettre aux territoires de montagne de disposer des mêmes leviers que les grandes métropoles ».