Depuis 2020, à Genève comme ailleurs, le télétravail est une nouvelle manière de vivre. « Cela apporte beaucoup d’avantages au niveau familial, même s’il faut se réorganiser, par exemple chercher un logement plus spacieux », témoigne Alex, employé de banque en Suisse. « Les mentalités ont évolué, du côté des employés comme de celui des employeurs », confirme Véronique Kampfen, porte-parole de la Fédération des entreprises romandes (FER). Il s’agit de pérenniser une situation qui ne devait être que temporaire, en lien avec la situation sanitaire.
Deux jours de présentiels par semaine ?
D’après un sondage mené par l’État de Genève en septembre 2020, 58 % des participants souhaitent conserver une partie de leur activité à domicile à l’avenir. Une autre enquête menée par le Crédit Suisse auprès de ses 13 000 collaborateurs, conduit au même résultat. La solution proposée : imposer un minimum de deux jours de présence au bureau
Nouveaux problèmes juridiques
Si le télétravail ne dépasse pas 25 % de son temps de travail global ou de sa rémunération, le travailleur garde son statu quo, soit affilié à la sécurité sociale, soit à l’assurance-maladie en Suisse. Si le seuil de 25 % est dépassé, le travailleur frontalier affilié à l’assurance du pays de travail est exceptionnellement autorisé à y rester (sans avoir à basculer à la sécurité sociale du pays de résidence). En tout cas jusqu’à fin juin 2022, selon un communiqué du Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale.
Quid de la fiscalité ?
Avec la fin des dérogations concernant les frontaliers en télétravail en vue, la France et Berne doivent s’entendre pour la suite. Jusqu’au 31 mars 2022, il est possible pour les frontaliers en télétravail, de conserver l’imposition dans le pays de travail, la Suisse. Au-delà de cette date, c’est encore l’inconnu !
Un travailleur dans un pays frontalier, télétravaillant dans son pays de résidence, ne peut dépendre que d’un seul système de sécurité sociale.
2020 : 343 000 frontaliers en Suisse, 1990 : 140 000.
Plus de 66 % travaillent dans le secteur tertiaire, 33 % dans le secteur secondaire, 0,7 % dans le secteur agricole.
23 % des nouveaux pendulaires binationaux arrivent par des agences de placement.
Activités spécialisées : techniques et scientifiques (12 %), hôtellerie et restauration, construction, santé et social (7 %) dans chaque branche (source : OCSTAT-Etat de Genève).