Entre les tests (et autotests) pour toute la classe si un cas positif est détecté dans une classe, tous les moyens – ou presque – sont bons pour échapper à quelques heures de cours. Depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux, les adolescents (mais aussi certains adultes) partagent leurs astuces pour falsifier un autotest de dépistage du Covid-19.
Cette tendance, née outre-Manche dès l’été 2021, s’est très vite propagée avec le hashtag #FakeCovidTest, retrace Paris-Normandie. Pour obtenir un résultat positif, sans introduire l’écouvillon dans leur nez, ils utilisent du soda, du citron, du jus d’orange ou encore du ketchup. Mais est-ce que ça marche ?
« L’acidité peut avoir un lien », avec le (faux) résultat positif du test, confirme à France Inter Lionel Barrand, président du Syndicat des biologistes médicaux. C’est pourquoi les jus de citron ou d’orange, très acides, peuvent fausser le résultat d’un autotest.
« Normalement on n’est pas censé faire ça. Mais ça peut au moins servir à alerter le consommateur que ces tests sont sensibles. On a des procédures extrêmement strictes et quand on sort de ces procédures on peut avoir des surprises. Donc il faut bien lire la notice », alerte Lionel Barrant. Selon lui, le résultat de ces faux tests Covid peut également varier en fonction du fournisseur.
Test PCR ou antigénique obligatoire de toute façon
Les résultats de ces tests positifs au soda ne peuvent, et ne doivent pas être pris au sérieux. Premièrement, parce qu’ils ne sont pas réalisés selon les instructions indiquées. Mais surtout, parce que l’acidité contenue dans les boissons ou dans certains jus est beaucoup plus concentrée et provoque une coloration des bandelettes par simple réaction chimique.
Et malheureusement, si cette méthode peut faire sourire, pour certains antivax, ces faux positifs sont la preuve que les tests Covid sont truqués. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a d’ailleurs dénoncé dans un communiqué « une tentative d’humour (…) irresponsable et inappropriée ».
À noter que pour les adolescents – comme pour les adultes – le seul résultat positif d’un autotest ne fait pas foi. Il doit impérativement être confirmé par celui d’un test antigénique ou PCR réalisé dans les 24 heures. Cela ne laisse donc que quelques heures de répit aux fraudeurs.