Face à la flambée des prix de l’énergie qui pèse sur le pouvoir d’achat, Bruxelles recommande d’aider directement « ceux qui en ont le plus besoin », en versant des « chèques spécifiques », plutôt que d’abaisser uniformément la TVA sur les carburants. C’est ce qu’a indiqué le Commissaire européen Thierry Breton sur l’antenne de BFM/RMC lundi 24 janvier.
« D’où notre recommandation, qui a été mise en œuvre notamment en France (le chèque inflation, ndlr), c’est d’avoir des chèques spécifiques pour accompagner. Et il faudra le faire encore vraisemblablement jusqu’à l’été », a-t-il ajouté.
Prix record
Selon les derniers chiffres du ministère de la Transition écologique, arrêtés au vendredi 21 janvier, relayés par BFMTV, le gazole atteignait en moyenne 1,6540 euro le litre, soit 3,26 centimes de plus que la semaine précédente. Du côté de l’essence, la hausse est un peu moins marquée, mais quand même : le litre de super SP95 était à 1,7249 euro et le SP98 à 1,7854 euro, soit +1,80 centime dans les deux cas. Il atteint désormais en moyenne 1,69 euro le litre pour le Sans-Plomb 95-E10.
En France, selon l’Union française des industries pétrolières (Ufip), pour un litre de gazole à 1,62 euro, les taxes sont de 88 centimes, soit plus de 54 % du prix total.
Le prix du carburant dépend du cours du pétrole, de la taxation ainsi que de la marge des distributeurs.
Quelles solutions ?
Contacté par Le Figaro, Bercy reconnaît qu’un relèvement du forfait kilométrique est privilégié. Le barème kilométrique est revu tous les ans début février. De quoi s’agit-il ? En matière d’impôt sur le revenu, il est possible de choisir de déduire l’ensemble de ses frais professionnels à leur valeur réelle, explique le site du ministère de l’Économie.
Le gouvernement a validé cette solution. Jean Castex a annoncé mardi 25 janvier devant l’Assemblée nationale le relèvement de 10 % du barème de l’indemnité kilométrique.
Un rehaussement de ce barème permet ainsi aux Français qui déclarent ces frais réels de déclarer davantage de frais de carburant, ce qui aboutirait alors à une réduction du restant à payer pour compenser la hausse du tarif à la pompe.
Ce coup de pouce cible directement les gros rouleurs, les plus impactés par la hausse des prix du carburant. Cependant, l’augmentation de l’indemnité kilométrique n’interviendra pas avant septembre, après la déclaration de revenus., précise RMC.
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a exclu de baisser la fiscalité sur les carburants parce que « les Français n’en verront pas la couleur : pour 10 centimes de baisse, ça coûte 5 Md€ et ça fait 5 € en moins sur le plein ». Il a en revanche affirmé que l’on « peut envisager des mesures spécifiques pour ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’aller travailler avec leur voiture ».
L’UFC-Que Choisir a appelé lundi, sur franceinfo, à « mettre fin à une aberration fiscale » sur le prix des carburants, alors que le prix du litre d’essence continue de grimper. Pour Alain Bazot, le président de l’UFC-Que Choisir, « il y a un problème de surfiscalité sur l’énergie. Le fait de faire payer une TVA sur les taxes n’est plus supportable, plus socialement admissible ».