Plus de soixante cas d’escroqueries téléphoniques pour un préjudice total estimé entre 500 000 et 800 000 francs suisses, ont été recensés sur Genève, depuis septembre 2021.
Auprès des personnes âgées
Les enquêteurs de la police cantonale de Genève tirent la sonnette d’alarme, surtout que les auteurs de ces faits se font passer pour des policiers auprès de personnes âgées.
« Plus de 60 cas nous ont déjà été rapportés, mais il ne fait aucun doute que de nombreuses escroqueries et tentatives n’ont jamais été dénoncées à la police », estiment les enquêteurs. Sur l’ensemble des cas annoncés à la police, 10 % ont abouti à une remise d’argent, d’où le préjudice estimé entre 500 000 et 800 000 francs suisses.
Quel est le mode opératoire ?
Selon la police, le mode opératoire utilisé par les escrocs serait systématiquement le même. Dans un premier temps, les auteurs recherchent des numéros d’appel reliés à des personnes dont le prénom laisserait supposer qu’elles sont âgées. Une fois leur victime trouvée, les arnaqueurs affinent leurs recherches afin d’obtenir des informations relatives aux identités des proches de leur victime. Une fois la communication établie, les escrocs s’annoncent comme étant des policiers.
Ils expliquent alors qu’un membre de la famille de la victime est responsable d’un accident de la circulation et qu’il est actuellement en garde à vue. À ce sujet, ils précisent souvent que l’autre partie impliquée dans l’accident, souvent une femme enceinte, est actuellement hospitalisée.
Ils créent un choc psychologique
« Ces informations ont pour conséquence de créer un véritable choc psychologique pour la victime qui perd alors toutes ses facultés critiques et d’analyse », font savoir les enquêteurs. À la suite de cette information, les escrocs submergent encore davantage la victime « en faisant pleurer à chaudes larmes une personne audible au combiné tout en expliquant qu’il s’agit du proche impliqué, si effondré par la situation qu’il n’est pas en mesure de converser. » Ils expliqueraient ensuite à la victime que leur proche pourrait être libéré contre le versement d’une caution qui s’élève toujours à plusieurs dizaines de milliers de francs suisses.
Lorsque les victimes expliquent ne posséder ni bijoux ni ressources financières, les escrocs raccrochent et la situation se solde par une tentative.
Une caution à verser
Lorsque les victimes en ont les moyens, elles acceptent de verser le prix de la caution. « Si le montant en numéraire n’est pas suffisant, les escrocs proposent systématiquement d’ajouter à la somme des montres de valeurs ainsi que des bijoux en or. Une fois que le prix de la caution est convenu, les arnaqueurs expliquent à la victime que sa ligne téléphonique est sur écoute et qu’elle ne devra pas raccrocher le combiné tant que la remise de l’argent n’aura pas été effectuée. En réalité, le but est de s’assurer que la victime ne puisse joindre personne. »
Lorsque les bandits ont le moindre doute quant au bon déroulement de l’escroquerie, ils raccrochent.
Pour finir, lorsque la victime est enfin en possession de l’argent et des bijoux demandés, les escrocs conviennent d’un lieu de remise, généralement au pied de son immeuble.
La police précise qu’elle n’appelle jamais les proches de personnes arrêtées pour demander le versement d’une quelconque caution.
Que faire en cas de doute ?
– informer ses proches de l’existence de ce phénomène ;
– ne jamais rentrer en matière si on vous réclame de l’argent par téléphone
– raccrocher immédiatement si quelqu’un vous met sous pression
– ne jamais remettre d’objets de valeur ou de l’argent à des personnes inconnues
– signaler immédiatement toute situation suspecte à la police en appelant le 117