L’annonce d’une perte de chiffre d’affaires estimée à 40 % d’ici 2023 laisse présager une suppression importante de postes au sein de l’usine Thales de Thonon. Mais pour les syndicats, des solutions existent pour assurer la pérennité du premier employeur privé de la ville et deuxième du Chablais.
Mardi 18 janvier, une vingtaine de salariés du site thononais se sont rendus à Bercy, devant le ministère de l’Economie et des Finances, aux côtés de leurs collègues de Pont-Audemer, Vélizy ou encore Châtellerault afin d’alerter Bruno Lemaire, mis au courant de la situation depuis un an.
« L’État est actionnaire principal et décisionnaire, et c’est à lui de faire appliquer la politique de territorialité. Nous ne pouvons accepter l’abandon de nos savoir-faire », déclarent de concert Johann Touanen, délégué syndical central CFE-CGC Thales AVS France et Mario Lamara, représentant de la CGT.
Investir dans la R&D
Alors que 104 postes seraient menacés d’ici 2025 dans le Chablais, les syndicats déplorent un manque d’anticipation en termes d’innovations et de diversifications de la part du groupe : « Le marché des tubes à grilles, spécialité du site de Thonon, devrait être un axe de développement phare pour les 10 prochaines années, voire plus », poursuivent les syndicalistes.
Bien conscients que ce seul marché ne peut assurer un niveau suffisant d’activités pour garantir la pérennité, les manifestants souhaitent que le groupe réinvestisse dans la recherche et le développement. « Nous pourrions nous rapprocher du Conseil européen pour la recherche nucléaire, de l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Au travers de cette manifestation, nous voulons bien sûr maintenir l’emploi dans nos régions, mais aussi défendre l’industrie française et nos hautes compétences techniques. D’autant plus que nous sommes attachés à notre entreprise, c’est un joyau. Et en son sein, nous avons tout de même 130 métiers différents. Ce qu’on attend aussi, c’est que le groupe propose, sur la base des projets d’investissements stratégiques futurs, de nouvelles activités sur Thonon ».
Le Ministère s’est engagé à les rencontrer le 21 janvier prochain.