De la neige, du soleil, du public, des biathlètes français(es) au rendez-vous… Comme en 2017, tous les ingrédients étaient réunis pour que la fête soit sublime sur le stade éphémère Sylvie-Becaert du Grand-Bornand. Le week-end du 16 au 19 décembre a confirmé que la station des Aravis avait bien toute sa légitimité dans le calendrier de l’IBU, la fédération internationale de biathlon. De quoi espérer un jour que le Grand-Bo n’accueille pas seulement une manche de coupe du monde mais bien un championnat du monde…
Un grand ciel bleu pour le biathlon tricolore
Disputer une épreuve à domicile, devant ses supporters, décuple inévitablement la motivation et les forces. Cela s’est une fois de plus confirmé puisque la délégation française s’est offert six podiums en autant de courses.
Le week-end de compétition s’est d’ailleurs conclu en apothéose avec le doublé tricolore sur la mass-start d’Émilien Jacquelin (1er) suivi de Quentin Fillon-Maillet (2e). « Émotionnellement c’est beaucoup plus fort que les titres de champion du monde, que mon premier podium en Coupe du Monde. Cette victoire, avec la blessure en août, je vous avoue que d’habitude je ne suis pas du genre à être ému sur un podium, mais là il y a eu quelques larmes », confiait, au micro de La chaîne l’Équipe, le nouveau leader de la coupe du monde de biathlon qui a frémi devant La Marseillaise scandée par le public. À faire dresser les poils.
Le clan français a glané une autre victoire grâce à Quentin Fillon-Maillet sur la poursuite et trois podiums chez les femmes, deux pour Julia Simon (2e sur la poursuite et la mass-start) et un pour Anaïs Bescond (2e en sprint).
Autant de bons résultats qui dépassent les bilans de 2017 et 2019, respectivement avec 5 et 4 podiums.
Un public chaud bouillant
Privé de biathlon l’an dernier à cause de la crise sanitaire, celle-ci aurait pu une nouvelle fois causer des maux de tête aux organisateurs bornandins. En effet, une semaine auparavant, le site d’Hochfilzen était privé de spectateurs sur décision des autorités autrichiennes, du fait de la reprise de la pandémie.
Heureusement, la situation en France étant moins détériorée, près de 60 000 supporters ont noirci les tribunes et les abords des pistes.
Déguisés, peinturlurés, déchaînés (dans le bon sens du terme), ils étaient venus de la France entière, même de régions où la neige ne tombe presque jamais. Ils ont agité les drapeaux, les cloches savoyardes. Chanté à tue-tête, encouragé les biathlètes français ou étrangers même leurs meilleurs ennemis norvégiens. Une ambiance populaire qui a fait dire à certains qu’elle n’a rien de comparable avec celle d’un stade de football.
Au Grand-Bornand, le stade Sylvie-Becaert, aussi éphémère qu’il soit, mérite bien de s’inscrire durablement sur la scène internationale du biathlon.
Hôte incontournable de la coupe du monde de biathlon depuis 2019, le Grand-Bornand s’attend à vivre d’autres débuts de vacances de Noël festifs.
En effet, la station des Aravis est inscrite au calendrier de l’IBU pour les éditions 2022, 2024 et 2025. Exception en 2023 où les biathlètes feront un crochet par la Suisse plutôt que par la Haute-Savoie.
Mais, au vu de la ferveur populaire et du succès grandissant du rendez-vous bornandin, beaucoup espèrent qu’un jour ce seront les championnats du monde qui s’y dérouleront. Croisons les doigts.