L’avocat de l’ancien ministre de l’Intérieur (dans le gouvernement de François Fillon) a annoncé ce lundi 13 décembre l’incarcération de Claude Guéant à la prison de la santé. Cette incarcération applique une condamnation de deux ans d’emprisonnement, dont un an ferme, intervenue en janvier 2017. Début novembre, la cour d’appel de Paris a révoqué une partie de son sursis et de sa liberté conditionnelle, estimant que Claude Guéant ne réalisait pas les versements nécessaires pour payer l’amende et les dommages et intérêts qu’il s’était vu infliger.
« En exécution de deux arrêts rendus le 9 novembre dernier, l’intéressé s’est présenté ce jour au service de l’exécution des peines du parquet de Paris et a été incarcéré au centre pénitentiaire de Paris-La-Santé », écrit lundi le parquet général dans un communiqué.
Me Philippe Bouchez El-Ghozi, avocat de Claude Guéant, a indiqué que l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy avait été placé sous écrou pour neuf mois. L’avocat a également indiqué son intention de saisir le juge d’application des peines pour obtenir un aménagement, soulignant l’état de santé « préoccupant » de son client. « Il paye ce qu’il peut payer, c’est-à-dire 3000 euros par mois, il n’a pas d’argent caché donc il ne peut pas payer plus, et malgré ça, on a décidé qu’on l’enverrait en prison », a-t-il déploré.
Le représentant du parquet national financier a estimé que l’ancien ministre ne respectait pas les décisions de justice
Ces décisions de la cour d’appel avaient entraîné une réouverture, rarissime, des débats dans l’affaire des sondages de l’Élysée, pour laquelle l’ex-secrétaire général de l’Élysée a comparu en octobre et novembre au tribunal de Paris aux côtés de quatre anciens proches de Nicolas Sarkozy.
Lors d’une audience le 3 décembre, Claude Guéant a répété : « J’ai fait tout ce que je pouvais et je fais tout ce que je peux pour m’acquitter de ma dette ». Le représentant du parquet national financier (PNF) a au contraire estimé que l’ancien ministre ne « respectait pas les décisions de justice », alourdissant ses réquisitions contre lui, d’un an d’emprisonnement dont six mois ferme, à un an d’emprisonnement ferme.
Le procureur financier avait fait valoir que « seulement 36 % » de sa dette d’environ 190 000 euros au Trésor public a été acquittée et ce, pour « une grande partie, de façon contrainte par le biais de saisies ». La décision dans l’affaire des sondages est attendue le 21 janvier.