« On nous empêche de travailler en France, c’est triste... » Thibault Rigoli fulmine. Estomaqué, le Chablaisien cherche à peine à masquer le ressentiment qui l’habite. C’est là, posé au pied de ses tracteurs, que ce chef d’une entreprise de travaux agricoles voisine de la caserne des pompiers de Douvaine, a décidé de sonner le tocsin.
Remonté, le trentenaire évoque un courrier « aberrant », récemment adressé aux paysans suisses exploitant des terres en France, lesquels sont locataires ou propriétaires d’environ 1000 hectares (données d’AgriGenève) en Haute-Savoie et dans le Pays de Gex. Ces agriculteurs helvètes, bénéficient, grâce à des accords bilatéraux quasi centenaires, d’exonérations de droits de douane et de TVA lors de l’importation, en Suisse, de leurs récoltes françaises.