Échanger avec Cyril Pellevat, outre évoquer la question du télétravail des frontaliers, c’est aussi l’occasion d’aborder avec lui la probabilité pour le tronçon autoroutier Annemasse-Saint-Julien de devenir payant sur l’A40, alors qu’ATMB vient de lancer une expérimentation du péage en flux libre, dit « free flow ».
Le sénateur de Haute-Savoie est historiquement contre un péage traditionnel sur ce secteur très emprunté par les frontaliers chaque jour. « Je milite pour sa gratuité, rappelle-t-il. Les gens ne sont pas prêts à payer et cela créerait le risque de rebasculer une partie du flux sur de petites routes. » Cependant, le péage en flux libre, qui prend l’apparence d’un portique, est sans barrières et donc sans ralentissement pour les automobilistes, et a aussi l’avantage d’éviter des emprises foncières importantes sur les communes alentour. Ce qui change la donne pour l’élu, par ailleurs membre d’une commission « free flow » : « Le free flow, je suis à100 % pour. Cela évite les effets d’accordéon, les bouchons et la pollution engendrée par les décélérations-accélérations aux barrières de péage. »
Convaincre Genève de mettre la main à la poche
La fin de la gratuité est tombée en 2015, dans le cadre de la concession qui unit l’État français à ATMB. Pour la garantir à l’avenir, la société demandait une compensation avoisinant les 100 millions d’euros il y a six ans. « Sans cela, le contournement de Genève devrait désormais devenir payant », relevait à l’époque le sénateur. Pour lui, une des clés pour maintenir cette gratuité serait de convaincre Genève de mettre la main à la poche, si bien que son emploi de l’expression « contournement de Genève » n’est pas anodin. « C’est finalement le rôle que joue Bardonnex, il pourrait être considéré comme un contournement intérieur. Il faudrait peut-être en rediscuter avec le préfet et le canton pour trouver un accord financier. » Faute de quoi la mise en payant du tronçon Annemasse-Saint-Julien apparaît, à terme, inéluctable.