C’est un vaste réseau de proxénétisme que la police nationale est parvenue à endiguer dans le Chablais et le Genevois. Depuis au moins un an et demi, plus d’une dizaine d’appartements, à Thonon et à Annemasse, servaient clandestinement à faire travailler des prostituées.
Sollicitées par des propriétaires et un bailleur privé, les forces de l’ordre ont fini par découvrir l’existence, à l’abri des regards, « d’ une structure très organisée », comme confié par la commissaire de police de Thonon, Carine Baraton.
Après cinq mois d’enquête, une vaste opération de police, menée le 2 mars par les effectifs de sûreté urbaine et les services de voirie publique de Thonon, Annecy et Annemasse a abouti sur la perquisition de onze appartements.
Un couple de Thonon, une sexagénaire d’Annemasse
Cinq protagonistes de l’affaire ont été placés en garde à vue et une dizaine de prostituées ont été « librement entendues ». « L’ensemble des perquisitions a permis de caractériser les faits de proxénétisme. Trois des cinq mis en garde à vue ont été présentés devant le tribunal judiciaire avant d’être jugés le 8 mars dans le cadre d’une comparution immédiate », détaille la commissaire.
Dans ce trio, deux femmes ont pris la tête du réseau. L’une résidant à Annemasse et âgée d’une soixantaine d’années et l’autre, une quadragénaire de Thonon-les-Bains. Le compagnon de cette dernière, la trentaine, était également jugé « pour avoir rendu des services ».
La sanction, lourde, est tombée ce même 8 mars. Les deux femmes ont écopé d’une peine de 3 ans de prison ferme et d’une amende de 20 000 euros. L’homme a quant à lui été condamné à 18 mois de prison avec sursis. Le couple, originaire d’Amérique du Sud, s’est vu appliquer une interdiction de séjour définitive sur le sol français. L’Annemassienne devra, de son côté, s’abstenir de poser le pied en Haute-Savoie et dans l’Ain pendant une durée de cinq ans.