Annecy : plusieurs personnalités sont passées par le 27e Bataillon de chasseurs alpins

Vous ne le savez sans doute pas, mais plusieurs personnalités françaises (militaires ou non), sont passées par le 27e BCA de Cran-Gevrier. Petit passage en revue non exhaustif.

Roland Garros (1888-1918)

Le célèbre aviateur a été lieutenant au 27e BCA au début de la Première Guerre mondiale (car l’armée de l’air n’existait pas à l’époque). Né le 6 octobre 1888 à Saint-Denis de La Réunion et mort dans un combat aérien le 5 octobre 1918 à Saint-Morel (Ardennes), sa célébrité est d'abord venue de ses exploits sportifs en avion, et surtout de la toute première traversée de la mer Méditerranée, qu'il effectue le 23 septembre 1913 à bord d'un monoplan. Aujourd'hui, son nom reste associé au tournoi des Internationaux de France de tennis, car il se déroule dans le stade qui porte son nom depuis sa construction en 1928.

Tom Morel (1915-1944)

Figure incontournable de l’histoire militaire haut-savoyarde et française, Théodose Morel, plus connu sous le nom de Tom Morel, était lieutenant au « 27 » lorsqu’a éclaté la seconde guerre mondiale. Héros de la Résistance et du maquis des Glières, son nom a été donné à la caserne cran-gevrienne. Issu, par son père, d'une vieille famille lyonnaise d'industriels de la soierie et, par sa mère, d'une famille d'officiers et de juristes savoyards, Théodose Morel voit le jour le 1er août 1915, à Lyon. Après des études primaires et secondaires chez les Pères Jésuites, il choisit le métier des armes et prépare, de 1933 à 1935, le concours de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr à l'école Sainte Geneviève de Versailles. Admis à l'ESM en 1935 (promotion Lyautey), son rang de sortie, deux ans plus tard, lui permet de choisir son affectation : le 27e Bataillon de Chasseurs Alpins (27e BCA), à Annecy où il arrive le 1er octobre 1937, jour de sa nomination au grade de sous-lieutenant. Formé comme éclaireur-skieur à Chamonix, Tom Morel, qui épouse en novembre 1938 l’Annécienne Marie-Germaine Lamy, devient officier adjoint au commandant de la section d'éclaireurs-skieurs à Abondance avant d'en prendre lui-même la tête. Ses exploits et son courage pendant la seconde guerre mondiale lui vaudront une reconnaissance nationale.

Maurice Herzog (1919-2012)

Immense alpiniste (il est l’un des vainqueurs de l’Annapurna), Maurice Herzog a été capitaine au sein du bataillon pendant la Seconde Guerre mondiale. Né à Lyon le 15 janvier 1919 et mort le 13 décembre 2012 à Neuilly-sur-Seine, il a également eu une grande carrière politique, y compris localement, puisqu’il a été maire de Chamonix de 1968 à 1977 et député de la troisième circonscription de Haute-Savoie de 1967 à 1978. Toutefois, c’est en tant que secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports (entre 1958 et 1966) qu’il a eu le plus d’impact. Pour l'anecdote, son asciencion de l’Annapurna en 1950 lui a coûté plusieurs doigts, qui ont dû lui être amputés après avoir gelés.

Hugues Auffray (né en 1929)

L’inoubliable interprète de Céline (photo en tête de l’article) a fait son service militaire au 27e BCA en 1949. En 2016, à l’occasion d’un concert à Annecy, il avait rencontré le chef de corps de l’époque. Né le 18 août 1929 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), il est un également auteur, compositeur, guitariste et sculpteur. Souvent poétiques, ses chansons évoquent notamment les voyages, l'amitié, la fraternité, le respect. Hugues Aufray puise son répertoire dans le folklore espagnol (il a vécu trois ans à Madrid), anglo-saxon et latino-américain, ainsi que dans le blues et le rock. Il travailla également avec de nombreux compositeurs, entre autres André Georget, Jean-Pierre Sabar, Georges Augier de Moussac, Guy Magenta ainsi qu'avec le poète algérien Lounis Ait Menguellet. Pour rappel, en 1964, Hugues Aufray a représenté le Luxembourg à l’Eurovision et s’était classé quatrième avec la chanson Dès que le printemps revient.

Nicolas Le Nen (né en 1966)

L’actuel patron des services de renseignements français, le général Nicolas Le Nen, a commandé le 27e Bataillon de chasseurs alpins entre 2007 et 2009. Auparavant, il y a été chef de section de combat, chef du groupe des commandos de montagne, et commandant en second. Il a également commandé le service action de la direction générale de la sécurité extérieure de janvier 2014 à août 2018, avant de rejoindre le Commandement pour les opérations interarmées (CPOIA) à Balard en tant que général adjoint engagements / relations internationales et extérieures, puis d’en prendre le commandement au 1er février 2020. Nicolas Le Nen a aussi été engagé à plusieurs reprises en opérations extérieures : en ex-Yougoslavie comme chef d’un détachement de commandos de montagne (1993), au Kosovo comme assistant militaire du général William Nash (2000) et à trois reprises en Afghanistan comme assistant militaire du représentant français (2002), comme conseiller pour les opérations en montagne auprès des forces spéciales françaises (2006) et comme chef de corps du groupement tactique interarmes de la Kapisa (décembre 2008-juin 2009). Ses passe-temps favoris sont la stratégie militaire et la tactique, la littérature, le ski de randonnée, l’alpinisme et l’apiculture.