On en sait désormais un peu plus sur l’origine des armes saisies par la police judiciaire des Savoie le 11 décembre 2020 à Annecy. Pour rappel, 10 tonnes d’armes, datant pour beaucoup de la Seconde Guerre mondiale, et plus d’une tonne de munitions avait été récupérées par les enquêteurs. Le stock se trouvait dans des garages près d’une maison abandonnée et squattée du hameau de Vovray.
La vieille bâtisse est celle du propriétaire du musée des Trois Guerres à Seynod, qui n’habite plus sur place. Et les armes entreposées à côté appartenaient à ce collectionneur, ancien armurier et gérant d’un stand de tir.
« C’était tout démonté, tout rouillé »
Mais cette affaire « n’a rien à voir avec le musée », souligne un membre de sa famille proche, qui apporte des précisions sur les fusils au coeur de l’enquête. « C’était pas un stock d’armes, c’était de la ferraille ! Ils ont grossi le truc, mais c’était des vieux canons de fusils de chasse et puis d’autres armes coupées en deux, mais il n’y avait aucune arme qui marchait, c’était tout démonté, tout rouillé. »
Et ce dernier en dit plus à l’Essor Savoyard sur l’origine de cet arsenal. « C’était un vieux stock d’armes qu’il [le propriétaire, NDLR] avait acheté et qui n’étaient pas finies, parce qu’à la fin des années 1970 il avait acheté une fabrique à Saint-Etienne qui était en faillite et qui s’appelait Darne. »
Ces fusils avaient alors été laissés dans des garages à Vovray. « Il y avait encore des stocks d’armes qu’on ne s’était pas encore occupé à débarrasser », indique-t-il. « Les jeunes voyous sont venus casser le garage et sont partis avec des bouts de fusils qu’ils ont essayé de revendre et, quand ils se sont fait attraper, ils ont emmené la police là-haut », résume-t-il.
Le suspect jugé le 28 décembre
Dans cette affaire, un homme d’une vingtaine d’années, suspecté de trafic d’armes, a été interpellé le 4 décembre, avec le renfort du RAID. Écroué à l’issue de sa garde à vue, il doit être jugé le 28 décembre prochain. Le suspect proposait à la vente des armes de différents calibres remises en fonctionnement. La police a notamment mis la main sur neuf armes, des pistolets-mitrailleurs, pistolets automatiques et revolvers, lors de son arrestation.
Cette opération a aussi mobilisé la section balistique de l'Institut national de police scientifique (INPS), des démineurs de Lyon et des soldats du 27e BCA d'Annecy.