Ferney-Voltaire : un « psychothérapeute » arrêté à l’aéroport de Genève, avec des produits hallucinogènes

Le prévenu a écopé de neuf mois de prison avec sursis et d’une amende douanière.
Le prévenu a écopé de neuf mois de prison avec sursis et d’une amende douanière.

Le jeune homme n’imaginait sûrement pas qu’il allait se retrouver, quelques jours plus tard, entre deux policiers, dans le box du tribunal de Bourg-en-Bresse. Pas exactement la destination prévue, ni le voyage intérieur escompté, mais plutôt une expérience très concrète, et moins introspective, au cœur de la législation française, face à des douaniers et juges qui ne pratiquent pas le chamanisme, du moins dans l’exercice de leurs fonctions.

Cannabis, gélules, produits à base de plantes hallucinogènes

Entre l’aéroport de Genève et celui de Paris, avant de rejoindre l’Espagne, celui qui se présente comme « un psychothérapeute » aurait pu passer inaperçu si, pour des raisons d’enregistrement de bagages, il n’avait pas pénétré dans la zone France de Genève-Cointrin. C’est là qu’il se fait contrôler par les douanes. Dans sa valise, des flacons d’huile de cannabis mais aussi toute une panoplie de gélules, de produits à base de plantes hallucinogènes, autorisés en Espagne et en Suisse mais interdits en France. Des alcaloïdes végétaux comme l’harmine et la mescaline, de la DMT (diméthyltryptamine) qui mime les effets d’une expérience de mort imminente. Egalement dans ses bagages, du tétrahydrocannabinol, plus communément appelé THC, présent dans la plante de cannabis. Autant de produits utilisés par les chamans pour se mettre en relation avec les esprits et qui sont utilisés pour des retraites en thérapie de groupe, dites de «bien-être», dans plusieurs pays d’Europe.

Prison avec sursis et amende

Les bouteilles, flacons et gélules ont été expédiés à l’INPS (Institut national de police scientifique) qui, après analyse, a attesté que ces produits étaient bel et bien prohibés sur le territoire français. Le prévenu est aussi un commercial qui, face au tribunal, reconnaît qu’il touche une prime sur chaque vente. « Mais ce sont des produits naturels à base de plantes uniquement », tient-il à se justifier. Son souhait, c’est de repartir en Espagne pour retrouver ses trois enfants

Le parquet, par la voix de Florence Guth, allait requérir un an de prison avec sursis et 4 000 € d’amende douanière. Le prévenu a finalement été condamné à neuf mois de prison avec sursis. Il devra également s’acquitter de l’amende fixée par le parquet avec une interdiction de pénétrer sur le territoire français pendant une période de trois ans.