À ceux qui en doutaient encore, l’écologie sera bien l’un des thèmes majeurs de la campagne électorale, lancée à Annecy, à un peu plus de quatre mois des élections municipales.
À ce petit jeu, le groupe «Convergences communales» a tout tenté pour marquer un point, certes symbolique, en conseil municipal lundi 4 novembre au soir. La stratégie de ces élus (François Astorg, Fabien Géry, etc.), pour certains membres de la majorité dans la commune nouvelle mais qui se préparent à affronter Jean-Luc Rigaut en mars au sein de la liste Réveillons Annecy, a été de faire voter une délibération qui n’était pas à l’ordre du jour : pousser Annecy à se déclarer en « état d’urgence climatique », comme l’ont fait Paris ou localement Aix-les-Bains, le mois dernier.
Tous la même chose, vraiment ?
En résumé, voter ce vœu marquerait l’ambition annécienne d’« intégrer l’urgence climatique et environnementale dans toutes les politiques publiques » pour tenter d’endiguer les changements et la hausse annoncée des températures.
Jean-Luc Rigaut, lui, a bien senti venir le piège. Défendant les actions menées ces derniers mois – les ateliers climat à Annecy, le plan climat énergie territorial (PCAET) –, il a tout fait pour montrer que, état d’urgence climatique ou non, les élus, quel que soit leur bord politique, « veulent tous la même chose » et souhaitent prendre ces questions à bras-le-corps avec des budgets «développement durable» intégrés aux projets.
« C’est malheureux mais c’est comme ça »
Au final, les débats sur la façon d’agir localement sur le climat ont permis à de nombreux élus de donner leurs points de vue, largement divergents. « Le réchauffement climatique est une affaire planétaire, c’est l’affaire des gouvernements qui sont à la bonne échelle pour lutter face à ces enjeux », a fait valoir Bernard Accoyer, appuyé par Pierre Hérisson. Dans un style bien plus provocateur, le Seynodien Olivier Burlats a exposé à l’assemblée que la pollution était un des effets collatéraux de notre civilisation, un constat « bien malheureux mais c’est comme ça ».
Pour ce qui est des actions à mener, les élus se sont longuement arrêtés sur la nécessité de planter davantage d’arbres sur le territoire, et trouver les espèces d’arbres adaptées « pour améliorer la capacité de séquestration du CO2 », a précisé Thierry Billet.
En toute fin de conseil, l’état d’urgence climatique a finalement été adopté par l’assemblée, avec 47 voix contre parmi les 163 élus présents ce soir-là. Les débats se poursuivront sans doute en conseil communautaire pour décider des implications concrètes.